ETUDE RANDOMISEE D’UN TRAITEMENT NEUROMOTEUR

preuilh CHRISTOPHE Par Le 25/01/2011 3

M. MANGOLD-COLAS : Rééducatrice Vestibulaire - Avignon

A. LAUER : Rééducateur Vestibulaire - Anzin

Les objectifs de l’étude sont les suivants:

- Vérifier si Huber peut être une alternative au Smart dans les situations où l’utilisation de Smart est impossible: patients trop instables — patients de plus de 120kg.

- Pour les Rééducateurs Vestibulaires à temps partiel ne pouvant investir dans un Smart Equitest®, que peut leur apporter Huber® en cas de persistance de doléances après ’utilisation

de leurs outils de rééducation vestibulaire habituels (fauteuil, SOC).

- Dans nos groupes, y-a-t-il une corrélation de l’EVA avec les informations du TOS?

Il n’est pas ici question d’opposer deux appareils:

- Le Smart-Equitest® mis au point pour la R.V., du neuro-sensoriel avec des possibilités de travail en mode stable, aléatoire, asservissement et asservissement aléatoire tant au niveau de la plate-forme que de la cabine

- Huber® détourné de son utilisation première qu’est le travail articulaire, musculaire, c’est-à-dire du neuro-moteur, avec comme unique possibilité un travail en rotation excentré aléatoire en vitesse, amplitude et changement de sens de rotation.

Le matériel:

L’Equitest®, connu, est utilisé comme appareil de mesure.

Huber® constitué

> D’une colonne mobile pour régler la hauteur de l’écran et des poignées munies de capteurs de force,

> D’un plateau oscillant aux amplitudes, vitesses et changements de sens de rotation programmable

>D’un écran interactif, le feed back induit par l’écran permet au patient d’ajuster sa force et sa

position

Lors des exercices :

> d’étirement, on programme l’amplitude, la vitesse des oscillations et le nombre de tours avant le changement de sens de stimulation.

> de travail musculaire et de coordination, on effectue les mêmes réglages que lors des

étirements et on rajoute, lors de l’initialisation, la force à exercer sur les poignées avec un feed back du travail effectué sur l’écran.

> de stimulations aléatoires, on règle l’amplitude et la vitesse maximale des oscillations. Le

programme modifiera, entre 30% et la valeur supérieure donnée, l’amplitude et la vitesse de

façon aléatoire, tout comme le nombre de tours avant changement de sens.

Avec Huber, il est donc possible d’imposer un mouvement « aléatoire » au patient, alors peut-il nous dépanner en neuro-sensoriel?

Les sujets ont été recrutés selon les critères suivants:

- Le groupe témoin est constitué de connaissances et accompagnants de patients en soins. Le but était de vérifier la fluctuation de l’équilibre avec un minimum de 2 semaines entre les deux enregistrements Equitest®.

- Le groupe issu du cabinet de Masso Kinésithérapie qu’on appellera NM (neuro-moteur), avec des patients en fin de traitement ou chroniques en période stable.

- Le groupe de patients, de tous type (centraux, périphérique ...) ayant achevé la rééducation

vestibulaire sur fauteuil et/ou en SOC, présentant encore des doléances et nécessitant la

poursuite du traitement habituellement sur Smart, on l’appellera NS (neuro-sensoriel)

Ont été retiré du protocole 11 patients ayant abandonné ou présenté une phase inflammatoire, une fluctuation importante de leur état de santé (diabète non stabilisé — tension très labile ...), patients pris de panique à l’idée de faire le deuxième test.

Le groupe NM a effectué un travail « classique » sur Huber : échauffement et travail musculaire en découverte. Les mouvements du plateau sont avec les réglages suivants: 50% en vitesse, amplitude et changement de sens de rotation tous les 7 tours. Le patient tient des postures et change de positions sur un plateau qui continue de tourner.

Le groupe NS a effectué le protocole utilisé par Mme Mangold Colas: les yeux fermés, les bras pendant entre les poignées de Huber et le plateau programmé en aléatoire. Les poignées avec capteurs permettent au thérapeute de quantifier la pression exercée par les patients pour se retenir et donc de réajuster la difficulté.

Les résultats:

* Le groupe témoins: pas de modifications significatives.

* Les NM : le calcul de p, selon le test de Wilcoxon montre une amélioration extrêmement significative du composite (+20%), visuel (+14%) et vestibulaire (+80%), très significatif du somesthésique (+3%).

* Les NS : amélioration extrêmement significative du composite (+17%), visuel (+14%) et vestibulaire (+49%).

Globalement les deux groupes traités ont atteint les mêmes scores finaux, la progression est la même pour le composite, le visuel. Pour le score Vestibulaire le groupe NS démarrait avec un score supérieur au NM, la Rééducation Vestibulaire avait déjà remonté ce score, ce qui explique une évolution moindre en % par rapport au groupe NM.

Pas de modification significative du score Préférence, on pouvait s’y attendre, aucune stimulation ne devait améliorer ce score.

L’amélioration du score Visuel est identique pour les deux groupes. La stratégie pourrait avoir changé même en travaillant les yeux fermés. Après enquête policière on trouve d’autres explications: il y a ceux qui ouvrent les yeux quand « ils se sentent partir » ou tout simplement, les yeux fermés ils voient et « fixent » les diodes du panneau d’affichage de Huber.

Quelles explications: le mouvement généré par Huber génère des accélérations importantes au niveau de la tête, le vestibule soumis à des accélérations importantes va devoir intervenir pour rétablir l’équilibre (l’accélération est maximum au début du mouvement, le capteur vestibulaire sera le plus efficace pour rétablir l’équilibre, les autres capteurs mesurent la vitesse qui augmente progressivement).

Il faudra une adaptation importante de la position, le patient enrichi son répertoire de modèles

internes, ce qui permettra une modification de stratégie avec désinhibition de synergies motrices progressivement abandonnées pour des raisons diverses, stratégie adaptée en son temps mais ne tenant pas toujours compte des possibilités réelles actuelles.

Huber — trampoline — tapis mousse — plateau de Freeman = équivalents?:

- Pour des jeunes, toutes ces techniques sont possibles, mais en dehors de Huber elles sont autoprogrammées et ne pourront être classées dans des techniques de type neuro-sensorielles.

- - Pour les groupes traités d’âge moyen autour de la soixantaine le problème cardio-vasculaire limitera voire empêchera l’utilisation d’une partie de ces techniques.

L’EVA du groupe témoin ne bouge pas comme l’ensemble des données, celui des NM est plutôt corrélé avec le composite, tout comme celui du groupe NS l’est avec le vestibule. L’EVA donne une indication de l’évolution et surtout du ressenti. Les tests statistiques ne donnent pas de résultats significatifs.

Conclusion : l’utilisation d’Huber selon les deux protocoles a la capacité d’améliorer l’équilibre et apparaît présenter un versant neuro-sensoriel. Appareil très utile en rééducation neuro-motrice peut être détourné de son objectif premier par les professionnels polyvalents pour une amélioration de l’équilibre des patients vestibulaires quand les traitements habituellement utilisés restent insuffisants. Il est important de signaler que Smart reste l’outil de choix, les patients rééduqués sur Smart ne progressent plus sur Huber alors que l’inverse n’est pas vrai.

PS :

> nécessité de vérifier la rétention en effectuant un bilan avec du recul

> étude à poursuivre pour appuyer les premiers résultats.

Commentaires

  • Blog osteopathie

    1 Blog osteopathie Le 05/07/2011

    Pouvez-vous me donner la significations des mots "SOC", "EVA" et "NM" pour une meilleure compréhension ?

    Merci d'avance,
  • PREUILH

    2 PREUILH Le 05/07/2011

    Bonsoir,
    SOC : stimulation Optocinétique
    EVA échelle de visualisation analogique
    NM groupe neuro-moteur
    Cordialement.
    C.PREUILH
  • Blog osteopathie

    3 Blog osteopathie Le 07/09/2011

    Merci pour cet éclaircissement.

    Cordialement,

Ajouter un commentaire

Anti-spam